9. Résumé du conte de ‘Floire et Blancheflor’ par le Professeur Jean-Luc LECLANCHE (France)


Le Conte de Floire et Blanchefleur

 

‘Nobles amants, dit le narrateur, écoutez l’histoire du jeune roi païen Floire et de la chrétienne Blanchefleur, pour l’amour de qui Floire recevra un jour le baptême’.

 

Un roi païen de Naples (= Niebla ?) en Espagne, Félis (ou Fénix) se rend par mer avec ses guerriers en Galice, pour mettre à sac les villes chrétiennes et attaquer les pèlerins de Saint-Jacques. Au cours d’un raid, ils tuent un noble chevalier français et enlèvent sa fille, une jeune veuve dont le mari était mort sans avoir pu effectuer lui-même le pèlerinage comme il en avait fait le vœu. La jeune femme est remise au roi, qui à son retour la donne à la reine pour qu’elle la serve et lui apprenne le français. La reine permet à la chrétienne de conserver sa religion, et elle se lie d’amitié avec elle. Or les deux femmes étaient enceintes, et c’est le même jour, celui de Pâques Fleuries (les Rameaux), qu’elles donnent naissance, la reine à un garçon, la chrétienne à une fille, qu’elle nomme Blanchefleur en l’honneur de la fête ; en apprenant ce que signifie cette fête pour les Chrétiens, le roi donne à son fils le nom de Floire.

La chrétienne est chargée d’élever les deux enfants, qui ne sont jamais séparés, sauf pour l’allaitement, car Floire ne peut recevoir que le lait d’une nourrice païenne. Les enfants, à l’âge de cinq ans, vont être séparés car Floire doit être confié à un maître ès Arts , mais le garçon obtient de son père que Blanchefleur étudie avec lui. Ils lisent ensemble des livres païens qui parlent d’amour, et leur affection fraternelle se mue en un amour tout différent.  Ils vivent ainsi jusqu’à l’âge de dix ans.

 

Le roi voit bien que Floire ressent pour Blanchefleur un amour tel qu’il ne pourra plus se détacher d’elle, une esclave chrétienne. Il en parle à la reine et veut lui faire trancher la tête, mais la reine lui conseille de n’en rien faire et d’envoyer Floire étudier à Montoire (= Montoro ?) chez sa sœur, dame  Sibylle, épouse du duc Goias (Joras, Jorrans) seigneur de la ville. On fera croire à Floire que son maître Guédon est malade, et on lui promettra que Blanchefleur le rejoindra bientôt.

 

A Montoire, Dame Sibylle s’occupe de Floire et tente de le distraire de sa mélancolie en l’entourant de jeunes filles, mais Floire se languit trop de Blanchefleur et dépérit. On craint pour sa vie. Le roi Félis en est informé ; il donne à Floire la permission de rentrer. Mais il veut d’abord faire trancher la tête à Blanchefleur. La reine finit par le convaincre de se débarrasser de Blanchefleur en la vendant à des marchands de Babylone (= Le Caire), qui donnent pour prix de cette belle esclave une coupe d’or merveilleusement ciselée de scènes de la guerre de Troie. Les scènes évoquent le jugement de Pâris,  l’enlèvement d’Hélène par Pâris, les assauts des Grecs, la défense des Troyens. Cette coupe avait été forgée par Vulcain ; Énée l’avait emportée en Italie et offerte à Lavine, puis elle avait appartenu à tous les maîtres de Rome jusqu’à César à qui elle avait été volée pour être revendue aux marchands qui la cédèrent en échange de Blanchefleur.

 

Les marchands regagnent Babylone et offrent Blanchefleur à l’émir qui, touché par sa beauté, la fait garder dans son palais.

 

Le roi Félis fait  faire une tombe et ordonne à tous qu’on dise à Floire, à son retour de Montoire, que Blanchefleur est morte. Floire revient auprès de ses parents, leur demande où est Blanchefleur. Comme ils ne lui répondent pas, il va interroger la mère de Blanchefleur, qui finit par lui déclarer qu’elle est morte. Floire s’évanouit, ses parents accourent. Quand il reprend ses esprits, on le conduit devant la tombe, où il s’épanche en un long planctus, et finit par saisir un stylet, cadeau que lui avait fait Blanchefleur, pour se donner la mort et rejoindre son amie « en Champ Fleuri ». La reine, qui l’épiait, l’en empêche, en lui expliquant que les suicidés ne vont pas en Champ Fleuri mais aux Enfers et en lui laissant entendre qu’elle peut ramener Blanchefleur. Puis elle va supplier le roi de dire toute la vérité à Floire. Le roi s’y résigne. Floire constate que la tombe est vide. Tout à sa joie de savoir que Blanchefleur est en vie, il décide aussitôt qu’il partira à sa recherche, où qu’elle soit. Le roi lui donne son propre palefroi magnifiquement harnaché, lui fournit une très riche escorte et le confie à son chambellan ; il lui remet la coupe troyenne et la reine un anneau magique qui protège de la mort celui qui le porte.

 

Floire se rend au port où les marchands avaient embarqué (Aumarie/Almeria ?).  Il va loger chez un bourgeois qui tient un caravansérail, Floire est triste, il ne touche pas à son dîner. L’hôtesse ne peut s’empêcher de noter la similitude de son comportement avec celui d’une jeune fille qui avait séjourné en ce même lieu quelques jours plus tôt avant d’embarquer pour Babylone où elle devait être donnée à l’émir.  Floire est tout joyeux d’apprendre cela et le festin s’achève dans la liesse. Le vent étant favorable, les maîtres des navires font annoncer qu’ils vont appareiller sans tarder.

 

Floire se fait passer pour un marchand qui veut profiter de la grande fête de l’émir, laquelle se célébrera dans un mois, pour vendre ses marchandises, car il y aura une grande affluence. Après huit jours de navigation en haute mer, les navires accostent à Bagdad (= Alexandrie), le port de Babylone, et y passent la douane. Chez le riche armateur où Floire et sa troupe vont loger, l’hôte observe que Floire est soucieux et il attribue cela à la sévérité des douaniers et à la lourdeur des taxes demandées au port.  Floire lui dit que ce n’est pas cela qui lui cause du souci. Alors l’hôte se souvient d’une certaine Blanchefleur, une jeune fille vendue par des marchands d’Espagne, qu’il avait eue pour passagère sur son propre navire récemment et qui se lamentait de la même manière pour son ami. Il confirme à Floire que Blanchefleur a été emmenée à Babylone.

 

Floire songe à Blanchefleur toute la nuit. Le lendemain, Floire et son escorte font étape dans un bourg fortifié. Le jour suivant ils arrivent dans une ville où se tenait un marché et une nouvelle fois ils entendent parler de Blanchefleur. Le troisième jour ils arrivent à un cours d’eau (un bras du delta du Nil ?) où Floire engage la conversation avec le passeur. Celui-ci promet de le loger  chez lui, sur l’autre rive ; lui aussi se rappelle qu’une jeune fille lui ressemblant était passée quelque temps plus tôt. Il lui apprend qu’elle a été achetée par l’émir à son arrivée à Babylone. Il l’héberge pour la nuit et le lendemain lui remet un anneau de reconnaissance pour “un ami à lui, son associé, pontonnier (= péager) du pont par lequel on traverse un fleuve très profond pour passer à Babylone. Cet ami possède une grande demeure fortifiée à Babylone ; il lui offrira l’hospitalité et lui accordera toute l’aide dont il aura besoin”. De fait, Floire rencontre le pontonnier vers midi au pied du pont, lui remet l’anneau de son confrère et sollicite son aide et son hospitalité. Le pontonnier lui donne à son tour un anneau pour qu’il le remette à sa femme et se fasse accueillir dans sa demeure. Floire est en effet bien reçu et hébergé.

 

Le voici à Babylone où se trouve Blanchefleur ! Mais sans aide, il ne voit pas comment il pourra s’y prendre ; Amour et raison lui suggèrent contradictoirement de persévérer ou d’abandonner. “Il doit s’en remettre à l’Amour, à l’ingéniosité de Blanchefleur si elle apprend qu’il se trouve à Babylone, et à la bienveillance divine”.

 

Le soir l’hôte rentre et remarque le grand trouble qui agite Floire. Il l’interroge sur la cause de ce trouble. Floire répond de manière ambiguë qu’il craint “de ne pas trouver ce qu’il cherche, ou s’il le trouve de ne pas pouvoir l’acquérir”, feignant ainsi d’être préoccupé par les conditions dans lesquelles il devra mener son négoce. Pendant le dîner, l’hôte, qui se nomme Daire, et son épouse Licoris honorent leur convive. Floire contemple la coupe troyenne et l’image de Pâris qui emmène son amie. A la fin du dîner, tous les autres convives sont partis et Licoris observe Floire et confie à Daire qu’elle ne croit pas que ce soit un marchand et qu’il lui rappelle cette Blanchefleur qui avait séjourné par ici quinze jours durant, ne cessant de pleurer pour son ami Floire qu’elle avait perdu. “Elle avait été achetée par l’émir. Ce jeune homme doit être son frère ou son ami”. Surpris, Floire intervient et s’exclame imprudemment : « Pas son frère, mais son ami ! ». Puis il tente maladroitement de se rattraper. Voyant son embarras, Daire lui demande de lui dire toute la vérité sans aucune crainte. Floire, mis en confiance, lui dit alors la vérité sur son rang, sur sa relation avec Blanchefleur et sa détermination à reprendre Blanchefleur à l’émir. Daire promet de le conseiller mais ne lui cache pas qu’il risque d’y perdre la vie. Le pouvoir de l’émir est immense. Son armée innombrable et invincible, la ville de Babylone  puissamment fortifiée et défendue. La tour qui domine la ville est un gynécée occupé par de jeunes vierges. Deux d’entre elles servent chaque matin à l’émir un bassin plein d’eau et une serviette. Des eunuques veillent à tous les étages et leur chef, le portier de cette Tour des Pucelles, est terrible. (Mais, dit le narrateur, il finira par trahir l’émir, car Floire parviendra à le gagner à sa cause !). L’émir choisit chaque année une compagne qu’il fera mettre à mort au terme de l’année après la cérémonie du choix de la future épouse, qui se déroule dans un merveilleux verger. L’émir fait passer une à une les jeunes vierges sur un ruisseau d’eau pure qui se trouble si celle qui le franchit a perdu sa virginité. Elle est alors brûlée vive. Les jeunes filles passent ensuite sous un arbre, d’où se détache une fleur qui désigne l’élue de l’année. En réalité c’est l’émir qui déclenche le mécanisme qui fait tomber la fleur lorsque passe celle qui a sa préférence. La fête aura lieu dans un mois ; on dit que l’émir est amoureux de Blanchefleur et qu’il est impatient de faire son choix.

 

Floire déclare à Daire qu’il ne craint pas la mort et qu’il n’abandonnera pas son projet. Il sait que sans cela Blanchefleur se donnera la mort plutôt que de se donner à l’émir. Daire consent alors à lui suggérer un plan. Floire devra se rendre le lendemain à la Tour des Pucelles, feignant d’en relever toutes les dimensions. Le portier l’abordera brutalement, mais intrigué par la noble apparence de Floire il lui proposera une partie d’échecs, jeu qu’il affectionne particulièrement. Floire misera cent onces d’or ; il gagnera la partie mais rendra au portier son or ainsi que sa propre mise. Le lendemain, Floire procédera de même, mais les mises seront doublées.  Le surlendemain il en sera de même, avec des mises de quatre cents onces d’or. Le portier perdra mais, séduit par la générosité de Floire il l’invitera aussitôt. Floire aura avec lui, ce jour là, la coupe troyenne, que le portier voudra lui acheter. Alors Floire lui en fera présent, et le portier reconnaissant se jettera à ses pieds et lui offrira son hommage. L’hommage reçu, Floire pourra lui demander ce qu’il voudra. Floire remercie Daire et passe la nuit à réfléchir.

 

Le lendemain, Daire montre à Floire comment se rendre à la Tour. Là, Floire procède comme le lui a suggéré Daire. Accusé par le portier d’être un espion, Floire déclare qu’il voudrait prendre les mesures de la tour pour s’en faire bâtir une identique dans son pays. Impressionné par son interlocuteur, le portier lui propose une partie d’échecs. Tout se déroule alors comme Daire l’avait prévu. Quand Floire lui donne la coupe troyenne, le portier l’emmène dans un jardin où il lui offre son hommage lige. Floire le reçoit et lui parle alors de Blanchefleur et de sa quête. Le portier comprend qu’il a été berné mais promet de tenir parole et d’aider Floire, bien qu’il soit certain que tout cela tournera mal. Il demande à Floire de revenir trois jours plus tard.

 

Le portier a pensé à un stratagème: il va offrir des corbeilles de fleurs aux demoiselles de la Tour. Floire revient trois jours plus tard, vêtu de rouge comme le lui avait demandé le portier. Il entre dans une corbeille de roses rouges. Deux hommes emportent la lourde corbeille destinée à Blanchefleur, mais perturbés par le poids des fleurs ils se trompent de chambre. Il déposent la corbeille chez Gloris (Claris), la fille d’un duc d’Allemagne, amie de Blanchefleur. Gloris plonge ses mains dans la corbeille et découvre Floire, lequel croyait être dans la chambre de Blanchefleur. Surprise, Gloris appelle au secours. Mais elle devine aussitôt qu’il doit s’agir de Floire, dont son amie lui avait parlé ; aux jeunes filles qui accourent elle prétend avoir eu peur d’un papillon surgi des fleurs.  Quand elle est de nouveau seule, elle se rend chez Blanchefleur et lui propose de venir voir “une fleur qui lui plaira bien”. Blanchefleur répond qu’elle est prête à se donner la mort et que seul Floire pourrait lui rendre la joie, mais Gloris insiste pour qu’elle vienne “pour l’amour de Floire”. Floire a tout entendu, il se redresse et les deux amants se jettent dans les bras l’un de l’autre. Ils se retirent dans la chambre de Blanchefleur et vont connaître quinze jours d’un bonheur parfait, avec la complicité de Gloris.

 

Fortune est capricieuse. Un matin, Gloris se lève pour accomplir le service matinal de l’eau auprès de l’émir. Blanchefleur l’accompagne d’ordinaire pour ce service. Elle appelle Blanchefleur qui répond qu’elle va la rejoindre mais se rendort aussitôt. Quand Gloris entre dans la chambre de l’émir, celui-ci s’étonne de l’absence de Blanchefleur. Gloris prétend que Blanchefleur a prié toute la nuit pour le bonheur de l’émir. Touché, l’émir ne sévit pas. Le lendemain, Gloris appelle de nouveau son amie, qui répond qu’elle sera chez l’émir avant Gloris mais se rendort dans les bras de Floire. En repassant devant la chambre de Blanchefleur avec son bassin rempli d’eau, Gloris appelle de nouveau. Ne recevant pas de réponse, elle croit que Blanchefleur est déjà chez l’émir. Mais quand l’émir l’interroge au sujet de Blanchefleur, Gloris, prise au dépourvu, ne peut trouver de justification à son absence. L’émir envoie son chambellan chez Blanchefleur. Trouvant les deux amants enlacés, il prend Floire pour une fille et pense qu’il s’agit de Gloris, car il ne l’avait pas remarquée dans la chambre de l’émir. Quand il fait son rapport à l’émir, ce dernier lui montre Gloris et réclame son épée, puis se précipite, ivre de jalousie, dans la chambre de Blanchefleur, demande au chambellan de découvrir les poitrines des amants, voit qu’il y a un homme. Il s’apprête à abattre son épée sur eux, mais Blanchefleur le supplie de leur accorder un procès régulier. L’émir les fait enchaîner et convoque ses barons.

 

Pour la fête plénière les barons vassaux sont tous présents à Babylone. Ils se rassemblent dans la grand-salle du palais de l’émir. L’émir leur expose l’objet du procès, l’achat de Blanchefleur, qu’il voulait épouser, les circonstances dans lesquelles il a surpris les deux amants. Il demande à ses barons de venger l’offense qu’il a subie.  L’un d’eux se lève pour demander qu’on écoute les accusés avant de prononcer le jugement. Mais un autre baron, dam Gaifier, réclame le bûcher pour les coupables tout débat étant inutile puisque l’émir a un témoin du flagrant délit, le chambellan. Cet avis est approuvé et l’on va chercher les coupables. Les deux enfants arrivent en larmes devant leurs juges. Floire veut donner à Blanchefleur l’anneau magique que sa mère lui avait donné, mais elle le refuse et lui non plus ne veut pas le porter. Ils finissent par jeter l’anneau. Un duc a tout entendu ; il ramasse l’anneau. Enfin les deux amants arrivent devant l’émir. Tous les barons sont impressionnés, ils regrettent le jugement qu’ils ont prononcé. L’émir fait prononcer la sentence et fait élever un bûcher. Les barons pleurent de pitié. Le duc qui avait ramassé l’anneau s’approche de l’émir pour lui parler de la scène à laquelle il a assisté. Intrigué, l’émir rappelle les amants. Floire lui dit son nom et demande la grâce de Blanchefleur, mais celle-ci proteste et revendique toute la faute. Cependant l’émir confirme la sentence et tire son épée pour les tuer. Chacun des amants tend le cou pour recevoir l’épée le premier. L’émotion de l’assistance est à son comble et finit par gagner l’émir qui, à la vue de la beauté de Blanchefleur, laisse tomber son épée. Les barons se réjouissent et le duc qui avait ramassé l’anneau voit que le moment est propice pour demander la grâce des amants ; il propose aux barons de convaincre l’émir qu’il y va de sa gloire et qu’il est de son intérêt d’accorder sa grâce et de chercher à savoir comment Floire a pu s’introduire dans la Tour des Pucelles. On l’approuve, et l’émir se laisse fléchir. Il interroge Floire, lequel ne veut pas dénoncer ses complices si le pardon ne leur est pas promis. L’émir refuse et se prépare à tuer les deux amants, mais un dignitaire religieux intervient et plaide à son tour pour convaincre l’émir qu’il doit, dans son intérêt, accorder la grâce aux coupables. La foule des barons approuve bruyamment, l’émir finit par céder.

 

Floire a aussitôt raconté toute son histoire et celle de Blanchefleur depuis leur naissance jusqu’à leurs retrouvailles et au jour où l’émir les a surpris. A la fin de son récit, il se jette aux pieds de l’émir et le supplie de lui rendre Blanchefleur. L’émir les prend tous deux par la main et les réunit. Ils le remercient. L’émir adoube Floire de ses plus belles armes et le fait chevalier. Puis il mène les deux amants à un moutier et les marie. Sur le conseil des amants il fait venir Gloris, qu’il épouse, promettant d’abandonner la coutume cruelle et de garder Gloris toute sa vie. Une grande fête est célébrée, animée de dresseurs et de jongleurs, et durant le banquet qui la clôt on plaisante en taquinant gentiment  les amants.

 

Soudain arrivent dix chevaliers porteurs de brefs adressés à Floire. Ils annoncent la mort de ses parents. Il lui est demandé de rentrer dans son pays pour le tenir en paix. Floire pleure la mort de ses parents et leur pardonne tout. L’émir essaie en vain de retenir Floire en lui proposant de lui donner un riche royaume et de faire de lui son gonfalonier et son conseiller privé. Le duc leur rend l’anneau magique et l’émir la coupe troyenne, qu’il avait rachetée au portier de la Tour. Floire distribue au portier, à Daire et à Licoris toutes ses richesses puis il prend congé de l’émir.

 

Floire et Blanchefleur rentrent dans leur pays, partagés entre la joie de s’être retrouvés et le deuil qu’ils éprouvent pour la mort du roi et de la reine. Ils sont accueillis avec joie par les barons du pays, et Floire reçoit la couronne. Il se fait baptiser et oblige ses barons et le peuple à recevoir le baptême. Il marie la mère de Blanchefleur au duc le plus puissant de sa terre. Pour elle, c’est un nouveau retournement de Fortune. Elle en rend grâce à Dieu.

 

Prof. Jean-Luc Leclanche
Agrégé de grammaire
Docteur ès Lettres

 

PS Webmaster :  Prof JL Leclanche est professeur français de philologie romane, retraité de l’ Université de Limoges. Prof Leclanche est auteur d’une thèse de doctorat d’état de référence sur la tradition manuscrite de Floire et Blancheflor, soutenue en 1977 à la Sorbonne. Prof Leclanche est un des meilleurs connaisseurs des versions françaises du Floire et Blancheflor.